Dans un petit village perché sur la montagne, tout le monde connaît la petite montagnarde. Cet enfant était la petite-fille des anciens du village. Ils l’avaient recueilli chez eux le jour de la disparition des parents de la jeune. Les grands-parents étaient des personnes que l’on voyait peu, mais qui, on le savait, répandaient le bien autour d’eux. Le grand-père jouait aux cartes avec ses amis et était guide pour les vacanciers et voyageurs qui voulaient découvrir la région. La grand-mère organisait bals et concerts et s’occupait de la faune et la flore de la forêt qui entourait le village. Depuis son arrivée dans le village, l’enfant écoutait tous les week-ends ses grands-parents lui raconter tous les détails du paysage qui l’entoure. Plus grande, elle prit l’habitude de gambader dans la montagne tous les jours de la semaine. Elle connaissait tous les chemins de randonnée et savait identifier la plupart des arbres et fleurs.
Un jour, plutôt que de rejoindre l’école et, comme à son habitude, la jeune fille décida de partir explorer la montagne. Elle passa par un chemin, puis par un autre. Elle courait et sentait l’air frais battre sur son visage. C’est cette sensation de liberté qu’elle aimait.
Tout d’un coup, elle entendit un bruit au loin. Quelque chose qu’elle ne connaissait pas. Elle s’avança dans la direction du son, s’enfonça dans la forêt, passa par-dessus un cours d’eau, un deuxième.. Mais au troisième, elle tomba.
Après plusieurs minutes, les yeux fermés, l’esprit confus, la montagnarde réussit à reprendre ses esprits. Elle s’était coincé le pied entre deux pierres et s’était blessée. Regardant à droite et à gauche, la jeune fille réalisa que dans la précipitation, elle n’avait pas fait attention à la route prise et ne savait pas comment retourner à la maison. Elle essaya de se lever, mais au moment de poser son pied une douleur parcourue tous son corps et elle s’effondra sur le sol. La montagnarde commença à crier à l’aide, mais la forêt était dense et le son ne traversait pas les arbres. Dans le même temps, le vent commença à souffler et la pluie à tomber.
Ce n’est que plusieurs heures après la chute, alors qu’elle était frigorifiée, que la jeune fille entendît le vent souffler. Mais ce n’est pas tout, le vent portait un message: “Je t’ai entendu mon enfant, un ami vient te chercher”. La fille était sûre d’elle, elle venait d’entendre la voix de sa grand-mère. Et dans les minutes qui suivaient, un ours se rapprocha de la rivière. L’enfant était tétanisé mais se laissa faire lorsque l’ours l’a pris sur son dos et la ramena dans sa taverne. Après l’avoir déposé confortablement sur un tas de feuille, l’ours lui ramena à manger. Et tandis que le soleil se couchait, il lova la petite fille contre lui, lui permettant de s’endormir en écoutant la douce pluie qui tombait à l’extérieur.
Le lendemain, la montagnarde se réveilla avec un bandage fait de plantes autour de sa cheville. L’ours repris l’enfant sur son dos, ainsi commença un périple dans la forêt. La petite fille découvrit des merveilles cachées dans la forêt, le vent lui indiquant où porter son regard. Trop tôt, l’ours se rapprocha de la maison des grands-parents. La grand-mère était au bout du chemin, c’est là qu’elle accueillît sa petite-fille et caressa à l’animal. “Merci de me l’avoir ramené, dit elle, on se revoit demain”.
A 16h, pendant le goûter, la jeune fille interrogea sa grand-mère. “Grand-mère, je ne comprends pas, hier j’étais coincée à côté d’un cours d’eau et j’ai entendu ta voix.”. La grand-mère lui expliqua qu’elle était amie avec l’esprit du vent et que lorsqu’elle partait s’occuper de la forêt, elle rejoignait en réalité son ami et s’occupait des animaux et plantes blessés.
De nos jours, la petite montagnarde a grandi et habite dans la maison de ses grands-parents. Tous les jours de la semaine, elle ne gambade plus dans la forêt, mais elle y rejoint un vieil ami, qui lui parle avec la voix de sa grand-mère.